Midi, checkout de ma piole sur la 80, on ne se refuse rien!
Mon voyage d’apprentissage commence aujourd’hui mais je ne le sais pas encore! Je fais du pouce sur la ramp, 1h… 2h passent. Un vieux 4×4 déglingué s’arrête, à l’arrière, installé entre le matelat et le matos qui ressemble à celui des chercheurs d’or de l’autre siècle, Simon, mi-chien mi-loup. En face de moi, à travers la vitre ouverte, Storm, le premier gars torse nu que je croise depuis des lustres. Il est okay pour me poser au prochain truck stop. J’admets que je suis pas à l’aise au début, il parait fou et je ne comprends pas encore tout ce qu’il dit.Expérience pour expérience je goûte à quelques curiosités, entre autre ce fameux miel vert. Lui, 50 et des brouettes, barbe, bandana sur la tête aux long cheveux encore colorés. Je comprends au début qu’il est élagueur, il part en fait en Oregon pour bosser et surtout pour escalader ces arbres gigantesques dont il me parle avec passion aux coeur des Redwoods. A ce que je comprends pendant le voyage, il vend pas mal de saloperies entre West Virginia et la côte ouest.

Lui se contente de fumer, beaucoup. Je comprends vite. Ce gars est en fait une sorte de chaman, guérisseur, nutritionniste… Il soigne, parle aux arbres, au animaux, au feu, à un respect inoïie pour notre monde et ce qu’il propose. Il a un régime très particulier et c’est apparement ça qui le maintient en aussi bonne forme, fruits, légumes, noix, spériline, son miel magique et c’est à peut prêt tout! Durant les trois jours où l’on voyage ensemble, on ne coupe pas au stretching matinal au bord des routes, pompes en équilibre sur le truck, yoga et étirements. Il a plus de forces que moi et pête la forme, pourtant boit, fume… Chaque jour  il roulera en moyenne 15 heures, déclinant toute proposition de relève.


J’apprends que la connection qu’il a avec la vie sauvage il la tient de ses ancêtres, les indiens, Nagawika tu as vieilli! Au coeur du Nevada je le vois de mes yeux, il parle aux chevaux sauvages, à quelques mètres d’eux et ils l’entendent. Il croit au karma, il me parle du red path, ce qui doit définir notre destin à travers le juste choix. Tous les jours il arrive à appliquer cette simple règle qui consciste à faire ce qui lui semble juste et bon, en retour il en est toujours gratifié m’explique-t-il. On est de passage chez des amis sur un canap pour quelques heures, on dort dans le truck, sur le bords de la route, on se lave dans les rivières et torrents que l’on croise, bref, on trace la route. Sur le chemin qui mène en Oregon il me montre un spot fou, en haut d’une montagne, on y voit à des centaines de milles sur ma plaine qui l’entoure. J’y écoute le silence pour la première fois, on peut l’entendre ici, et ça fait beaucoup de bruit, c’est comme un bourdonnement sourd.

Je suis filmé depuis le truck sur la descente de cette montagne que je fais à rollers, le plus beau ride de ma vie! Il m’apprends à échanger avec la nature et m’explique pourquoi. Contre quelques branchettes de ce buisson fleuri du désert qui sentait si bon j’y laisse des cheveux. « Don’t still the nature, trade with it ».

Il a apparement trouvé, lui, son propre chemin. Ce que je retiens et prends de bon de cette expérience en gros c’est : »Fais ce qui te rend heureux tout en restant juste et respectueux. Et surtout, donnes toi les moyens d’accomplir les actes qui mènent à ton rayonnement ».

PS: Promis maman j’ai pas touché la drogue, parce que la drogue c’est mal les enfants.